::WEEKLY FEATURE::

NEW.WRITING: "Villette Numérique" Paris, September 2004

BY: Isabel Saij


ENGLISH

No doubt this time: the exhibition will present digital art, more precisely netart. The show, called "zone de confluences", is curated by Benjamin Weil and the names of the artists are known in the scene. (see http://www.villette-numerique.com/2004/pages/index.php?pg=16 ).

Before entering the exhibition I had 2 questions:
What will be presented and how?
How will the visitors react to the exhibited pieces?

The exhibition:
The show took place in a huge space.
Result: the creations were lost though some of them were projected on very large screens. Rapidly another evidence: no significant difference with an art fair or museum exhibition
showing video projections, installations,...
Where were the interactive pieces? Over there! A row of computer screens.
Coming close, some instructions surely.
"DO NOT TOUCH!"
besides animations running without sound.
No comment.

The visitors:
The fact that notions like "digital art", "netart"... are almost unknown for the public (including the majority of the exhibition's visitors) was clear for the organization. In order to answer questions, to give explanations, a group of "mediators" has been appointed.
A "mediator" stood near the smashing "do not touch". His role was to explain the intention(s) of the artist and the process when the project runs normally on-line. I objected that experimentations would be far better as explanations... but the viewers were supposed not to be familiar with digital art, netart...
Fear of broken material? :-)

My constatations after speaking with some visitors:
-netart, the technologies used for the making of pieces, the differences with
a gallery of photos, traditional animations or videos,... are mostly unknown.
-the interest to discover (what it is and what the possibilities are) is tremendous.

After my visit I found interesting to know the comments of french netartists. I posted a message on a mailing list and got 2 categories of answers:
-some reservations from those who saw the exhibition.
-the idea that netart can't be shown in a huge exhibition hall was given by those
who didn't visit the exhibition.

The last step was to contact the organization. I had some questions:
1-a provocative one about the quasi absence of french artists (here a precision for those who are not familiar with the situation in France and the "French culture": there is a strong political and cultural movement to "defend" the french culture, the french language,... For instance French radios have to carry out the law, ie. to broadcast at least 50% of french songs! Yes,
songs have to be in French...!?).
2-another one about the presentation: the reasons to rub out the specifications of netart
and to make a show complying with the standards of contemporary art.
Result: exactly the kind of exhibition made for an art fair or prepared by a museum.
3-a last one about the role of the mediators: why do they have to explain the content of pieces instead of helping the public to act and to discover the works by themselves?

I sent an email to get an interview with the directors of the exhibition. I didn't forget to add that I was working as reviewer for netartreview and that I'm myself a netartist. Until now I didn't receive an answer (here another "French touch": to 90% you never get an answer from french people when you send them spontaneously an email).

Conlusion: no interest to communicate with netartists, theoricians, researchers, students...from www?


FRENCH

Pas de doute cette fois, l'exposition présentera bien de l'art numérique, du netart plus
précisément. Le curateur de la partie "zone de confluences" est Benjamin Weil et les noms des artistes
bien connus dans la scène (cf http://www.villette-numerique.com/2004/pages/index.php?pg=16 ).

Avant de visiter l'exposition, j'avais 2 interrogations:
-quelles sortes de création seraient présentées et comment?
-comment le public allait-il réagir aux oeuvres exposées?

L'exposition:
Dans l'immense espace de la "Grande Halle de la Villette" les travaux présentés étaient noyés et cela malgré des projections sur écrans géants. Rapidement, un autre constat: l'exposition ne se différenciait pas d'une exposition d'art contemporain montrant de la vidéo et des installations.
Des pièces interactives?Ah, là-bas! Une rangée d'écrans d'ordinateurs.
Indications écrites:
"NE PAS TOUCHER"
à côté d'animations tournant sans le moindre son.
Rien à ajouter.

Les visiteurs:
Il n'avait pas échappé aux organisateurs que les notions d'art numérique, de netart sont très mal connues du public, y compris des visiteurs de l'exposition. Afin de répondre aux questions, de donner des explications, des "médiateurs" avait été prévue. J'ai discuté avec l'un d'eux qui se tenait près de la fameuse mention "ne pas toucher". Sa mission consistait à expliquer les intentions des artistes et à décrire le processus lorsqu'il se déroule en ligne. Je lui ai fait remarquer qu'une expérimentation aurait été préférable à des explications. J'ai compris de sa réponse
que la présentation sous cette forme résultait d'un choix en liaison directe avec l'idée que les visiteurs n'étaient pas des familiers de l'art numérique. (allaient-ils casser le matériel?)

Mes constatations après avoir discuté avec des visiteurs:
-le netart, les technologies utilisées pour la réalisation des oeuvres, les différences
avec une galerie photos, les animations traditionnelles ou encore la vidéo
restent très largement méconnus.
-l'envie de découvrir est immense.

Après ma propre visite, j'ai voulu recueillir les avis d'autres netartistes français.
2 sortes de réponses à un message posté sur une liste de diffusion:
-ceux qui ont vu l'exposition et manifestent diverses réserves.
-ceux qui n'ont pas visité l'exposition car le netart ne se prête pas pour eux à une exposition dans ce genre d’espace.

La dernière étape a été de contacter l'organisation. J'avais quelques questions:
1-sur le faible nombre d'artistes français exposés. (Une précision ici pour les francophones ou francophiles qui ne connaîtraient pas cette particularité française: il existe un mouvement politique et culturel puissant pour la "défense" de la culture française, de la langue française,...Un exemple: en application de la loi, les radios françaises sont tenues de diffuser au moins 50% de chansons françaises! Si, si... les chansons doivent être en français!
2- sur la présentation. les raisons d'avoir gommé les spécificités du netart et d'avoir proposé une exposition correspondant aux standards de l'art contemporain, style foire d’art ou musée.
-3-sur le rôle des médiateurs: pourquoi ont-ils dû expliquer le contenu des créations au lieu d'aider les visiteurs à agir et à découvrir les travaux par eux-mêmes?

J'ai envoyé un email pour obtenir un entretien avec les responsables de l'exposition. Je n'ai pas omis de préciser mon activité de critique pour Netartreview ni ma propre activité de netartiste. Aujourd'hui encore j'attends une réponse (une autre "french touch": 90% des emails spontanés restent sans réponse en France).

Contributions/Questions: editor@netartreview.net